En début d’année, les meilleurs gestionnaires et dirigeants misent sur ces 6 résolutions (et ça parait)

17-12-2025
Thématiques : Rétention et mobilisation  -  Article informationnel
Avertissement. Cet article propose une réflexion et des pistes d’action pour affronter le contexte d’incertitude. À déguster comme un bon verre de gin pendant le temps des Fêtes, avec un soupçon de sel et de citron.
Annie Bourque

Annie Bourque, rédactrice
chez Pratiques RH

Homme d'affaires travaillant pendant le temps de Noël

Le spécialiste en préparation mentale des athlètes olympiques de la trempe de Mikaël Kingsbury (ski acrobatique), Valérie Maltais (patinage de vitesse), Jean-François Ménard, l’avoue d’emblée : « je ne suis pas fan des résolutions. Cela met de la pression (inutile) à vouloir tout faire, tout de suite. »  

Les leaders et gestionnaires ont tendance à anticiper la production de services ou de nouveaux produits pour les 6 prochains mois ou années. « Environ 85 à 90 % des leaders planifient l’avenir. Il n’y a rien mal à cela » pense-t-il.   

«  Si un.e dirigeant.e vit dans la crainte ou la peur à cause du contexte actuel et bien la meilleure façon de gérer l’incertitude est de mettre l’accent sur les certitudes. »

- Jean-François Ménard

1. Reprendre le contrôle aux commandes

Même son de cloche du côté de Sylvain Guimond, docteur en psychologie du sport qui observe une hausse de l’anxiété en raison du climat économique empreint de brouillard.  

« Les gens sont inquiets parce qu’ils n’ont pas de contrôle sur la situation, explique-t-il. Cependant, ils peuvent en avoir sur la façon de réagir face aux événements et les actions à prendre pour amener des changements bénéfiques dans l’entreprise. »  

Un climat de travail sain : l’élément fondamental 

L’élément primordial, selon lui, est l’instauration d’un climat de travail sain. « En 2025, des gens cessent de travailler pour cause d’épuisement. Certains milieux vivent une recrudescence d’incivilités et de situations toxiques. »   

Depuis cet automne, l’avènement de la Loi 27 oblige les employeurs à mettre en place les bonnes mesures pour éviter la surcharge de travail, le harcèlement, etc.  

Faire preuve de créativité : le conseil de Martyne Malo, co-fondatrice de Huwiz

Cessez de remettre la faute au contexte, prône Mme Malo. « En tout temps, l’entrepreneur.e doit apprendre à négocier avec les défis socio-économiques en évitant de se comparer au passé. Elle suggère de se demander :   

  • Quelles sont les conditions avec lesquelles je peux composer aujourd’hui ?
  • Comment puis-je faire preuve de créativité et m’adapter pour relever les nouveaux défis ?
  • Quelle nouvelle offre devrais-je développer ?  

2. Définir son ADN et sa valeur ajoutée 

Coach à l’École d’entrepreneurship de Beauce et fondatrice d’Hypercroissance, Cléo Maheux aide les entreprises à adopter les meilleures pratiques de gestion. « En 2026, explique-t-elle, les entrepreneurs ont envie de revenir à l’essentiel et de mettre leur énergie au bon endroit. » Cela signifie, entre autres, de préserver le fameux cash-flow, qui a fondu pour différentes raisons en 2025.   

«  Plusieurs se demandent : c’est quoi mon ADN? Quelle est ma valeur ajoutée dans mon industrie ? Quels problèmes puis-je régler afin d’obtenir des changements et un impact durable ? »

- Cléo Maheux

C’est exactement la philosophie de Mécanicad, à Rouyn-Noranda, spécialisée dans la fabrication de produits en plastique destinés au secteur minier. « On s’assure de toujours détenir un avantage concurrentiel avec nos produits et d’offrir un service de qualité. Avec cette culture en tête, on ne peut pas se tromper », affirme Wayne Powers, vice-président au développement des affaires.  

3. Les règles de pilotage organisationnel

La fondatrice d’Hypercroissance suggère d’établir les règles de pilotage organisationnel qui permettront de préserver une culture organisationnelle forte.  

Elle propose aux équipes de réfléchir aux 3 C : 

CESSER : Quelles pratiques, services ou produits ne répondent plus aux besoins ? Que doit-on cesser de faire ?  

CONTINUER : Dans la même veine, qu’est-ce qui fonctionne bien et que l’on doit continuer dans notre créneau ?

COMMENCER : Qu’est-ce que l’on peut commencer dès demain pour se distinguer de la concurrence ? 

4. S’entourer de bonnes personnes

En 2026, la connexion humaine est essentielle, estime Cléo Maheu, alors que plus d’employé.e.s reviennent au bureau. « Fini la multitude d’événements virtuels et le micro-management; place au développement des talents », s’exclame-t-elle.   

Le conseil de Peter Mammas, PDG de Foodtastic 

« Beaucoup de gens, (en affaires) essaient de tout faire eux-mêmes. Il faut avoir l’intelligence de se fier à l'expérience des autres. Nous avons grandi rapidement grâce à de l’embauche de bonnes personnes et de professionnel.le.s pour nous aider. Jamais, on n’a dit : “ça coûte trop cher” », précise le PDG de Foodtastic, qui compte 1100 restaurants au Canada, dont 204 au Québec. Le chiffre d’affaires est passé de 20 M$ en 2016 à 1 milliard en 2025.  

Le capital humain, le socle du succès

Les experts en management le répètent : le succès d’une entreprise repose sur son capital humain. Comment susciter la cohésion en 2026 ? Jean-François Ménard, coauteur du livre Chimie d’équipe avec André Lafrance du département de performance du Cirque du Soleil, décrit 4 concepts essentiels à la mobilisation des troupes : 

  1.  La création de l’équipe, avec des talents et profils diversifiés. 
  2. La communication, soit offrir une rétroaction sur les réalisations en cours et renforcer la connexion avec les membres de l’équipe. Un principe largement utilisé au sein des équipes sportives.
  3. La collaboration, c’est-à-dire les stratégies à mettre en place pour mieux travailler ensemble.
  4. La coordination, ou la manière d’arrimer efficacement les projets et défis de l’entreprise.

Le conseil de Peter Mammas, PDG de Foodtastic

La coach Cléo Maheux observe que plusieurs entrepreneurs se concentrent trop sur la fabrication de nouveaux produits. Ils oublient souvent de consulter les employé·e·s qui travaillent directement avec la clientèle. Parfois, une simple suggestion peut allèger considérablement un processus de production. « Si les entrepreneurs mettaient davantage leur énergie à communiquer avec leurs gens, on serait complètement ailleurs », croit-elle.

Conseil de Peter Mammas :

Tous les 3 mois, le PDG de Foodtastic tient une rencontre avec ses nombreux franchisés. « On parle de ce qui fonctionne et comment s’améliorer. Si quelqu’un propose une idée qui a sens, on l’implante dans tous nos restaurants au Canada. »

Savoir gérer les relations interpersonnelles au boulot

Cet automne, l’auteur et conférencier Sylvain Guimond publie un manuel de survie relationnelle. Sur un ton humoristique, il brosse le portrait de différentes personnalités : la Victimite (qui se plaint constamment), celle ou celui qui monopolise l’attention, ou encore l’Imposteur, »ce profil touche souvent des personnes très perfectionnistes qui doutent régulièrement de leurs compétences et ne se sentent jamais « assez ». 

Certains comportements finissent par altérer l’atmosphère de travail. La première technique est de commencer par un exercice d’introspection. « Au lieu de pointer du doigt les autres, dit Sylvain Guimond, pourquoi ne pas commencer par se changer soi-même ? » Il invite chacun et chacune à se poser la question : 

«  « Comment puis-je devenir un.e meilleur.e collègue de travail et devenir bon et bienveillant envers les autres ? Imaginez, nous aurions un milieu exceptionnel ! »

- Sylvain Guimond

5. Adopter la posture de leader 

Nos spécialistes interrogés aident les dirigeant.e.s à devenir de meilleur·e·s leaders. « Combien de fois j’entends un PDG dire : j’ai 150 personnes en dessous de moi. Je réponds qu’une personne ne peut pas être au-dessus des autres. La définition d’un leader, c’est de guider, encourager et prendre soin des gens », souligne Sylvain Guimond. 

La professeure titulaire au département de management à HEC Montréal, Claire Bareil, l’exprime dans cet article sur le diagnostic organisationnel. « Les dirigeants craignent parfois d’être vulnérables, mais l’humilité est aussi une source de leadership. » 

« La résolution d’un bon leader en 2026, renchérit Sylvain Guimond, serait de créer un milieu de travail plaisant et bienveillant.  Je souhaite que les gens reviennent à la base et qu’ils puissent rire ensemble (des moments trop rares depuis la pandémie) et qu’on exprime le sentiment de fierté pour le travail accompli. » 

Les spécialistes en management le savent : des personnes heureuses au travail sont plus productives et performantes. 

6. Se fixer un objectif

Dans ses rencontres avec les dirigeant.e.s, Jean-François Ménard voit des personnes intenses qui veulent lancer plusieurs projets ou produits simultanément. « Je suggère toujours de se fixer UN objectif à la fois. » 

Il raconte l’histoire d’un chef d’entreprise déterminé qui est venu le voir : aide-moi à perdre du poids. J’ai 30 livres à perdre. Le PDG voulait commencer à s’entraîner au gym 5 fois par semaine.  

 « Ton objectif est trop élevé, tu n’y parviendras pas. Je ne peux pas t’aider », lui a répondu Jean-François Ménard.  

Quelques mois plus tard, l’homme d’affaires avait compris le principe de l’effort minimum répété sur une longue période. En augmentant graduellement la cadence de ses entraînements, il a atteint son objectif. Aujourd’hui, il court des marathons. 

Qui va lentement va sûrement… et loin, dit le proverbe. Bonne réflexion, et une belle année à la hauteur de vos aspirations ! 

Suggestions à lire :