Animaux au bureau : mode d'emploi pour une cohabitation réussie

Crédit photos : Moment Factory

Venir au bureau avec son animal aurait semblé inusité à une certaine époque ! Pourtant, cette pratique s’installe au sein de plusieurs entreprises et s’accompagne de nombreux bénéfices.

La présence occasionnelle ou plus récurrente des animaux au travail :  comment l’employeur peut-il l’encadrer ?

Animaux au bureau : quels sont les bénéfices ?

Chez Moment Factory, la culture d’entreprise est favorable à l’accueil des chiens au bureau.

Pour Émilie Faubert, directrice principale talent et mobilité internationale de l’organisation, la présence de ces compagnons amène des avantages aussi nombreux que diversifiés, qui dépassent le simple accommodement.  

« Leur présence crée des moments de socialisation entre des employé.e.s qui ne sont pas dans la même équipe et qui n’auraient peut-être pas d’autres occasions de se parler. »

Parmi les salarié.e.s qui aiment les animaux, le partage de photos, de conseils et d’anecdotes à leur sujet sont des occasions d'échanger de manière plus informelle.  

Pour sa part, Eve-Lyne Bouchard, présidente de l’Association des médecins vétérinaires du Québec en pratique des petits animaux (AMVQ), affirme « qu’il n’y a rien de mieux que d’aller flatter un chien ou un chat pour se ressourcer et s’apaiser lorsqu’une situation stressante se manifeste ».  

C’est également une réalité qu’observe Mme Faubert chez Moment Factory, alors que plusieurs membres de son équipe tirent profit de l’apaisement apporté par la présence des chiens en période de stress. « Cela met toujours de la vie et de la joie au bureau, favorisant le mieux-être en entreprise. »

Le personnel de Moment Factory apprécie beaucoup la possibilité d’amener leurs animaux au bureau. « Pour notre personnel, il devient plus facile d’équilibrer leur vie personnelle et leur vie professionnelle, car il n’est plus nécessaire de se presser pour retourner à la maison en fin de journée », précise Mme Faubert.

Sur le plan du recrutement, cela est également perçu de façon favorable à l’embauche, ajoute-t-elle.

Chien ou chat, même combat ?

Selon Mme Bouchard, certains animaux pourraient ne pas bien tolérer le changement d’environnement que représente le fait de passer une journée au bureau. « Un chien a plus de facilité à faire face au changement d’environnement, alors que le territoire a beaucoup d’importance pour le chat. »

De plus, elle relève que le chien est davantage habitué à rester aux côtés d’une seule personne de confiance, en plus d’être entraîné à demeurer là où le.la propriétaire le demande.

Toutefois, elle nuance que ce ne sont pas nécessairement tous les chiens qui vivront positivement cette expérience.  

« Il faut respecter son animal, s’assurer de bien lire son comportement et évaluer si la situation lui cause trop de stress. »

- Eve-Lyne Bouchard, présidente de l’AMVQ

L’experte souligne que certaines entreprises, comme des cliniques vétérinaires, ont des chats qui demeurent en permanence au bureau afin d’éviter le stress relatif au changement du milieu de vie. « Il faut que l’entreprise soit ouverte tous les jours de la semaine et si le chat demeure sur place durant la fin de semaine, des employé.e.s doivent être désigné.e.s pour s’en occuper. »

Elle précise que « ce ne sont pas tous les chats qui peuvent faire ça, il faut en choisir un qui n’a pas un tempérament nerveux ». En effet, l’animal doit bien supporter la circulation d’un grand nombre de personnes autour de lui.  

Que l’heureux élu soit un chien ou un chat, la spécialiste insiste sur l’importance de prévoir des endroits où l’animal peut se retirer pour avoir la paix. Ce dernier peut disposer d’un coussin spécialement pour lui ou d’un coin pour se retirer.  

Pour les chats, la tranquillité est particulièrement importante. Si certaines personnes sont trop insistantes avec l’animal, il est nécessaire de les sensibiliser à cette réalité.  

Les animaux au bureau : comment mettre en place cette pratique ?

La première étape à effectuer pour mettre en place cette pratique en entreprise serait de réaliser un sondage, comme l’explique Émilie Faubert.  

Cette dernière affirme que cela permet de prendre le pouls concernant l’accueil d’animaux au bureau, mais aussi les craintes que pourraient ressentir certains individus face à cette initiative.  

Selon Mme Faubert, organiser une « journée test » est souhaitable pour voir comment les choses se passent avant d’implanter cette pratique de façon durable. Il sera alors possible de faire des ajustements, de sonder l’appréciation des gens face à la présence des animaux.  

« On demande au personnel d’introduire leur chien progressivement afin de voir comment il s’adapte à ce nouvel environnement », mentionne-t-elle. De plus, le chien doit être présenté aux collègues qui travaillent à proximité et le.la propriétaire doit s’assurer qu’ils et elles sont à l’aise avec sa présence.

L’établissement d’un guide qui établit des règles claires à suivre pour les salarié.e.s qui apportent leur animal au bureau est également de mise afin que l’expérience soit positive, autant pour les animaux que pour les employé.e.s, soutient Mme Faubert.

« Il est essentiel de clarifier les attentes de l’employeur, les obligations des propriétaires de chiens et la prise en compte des irritants que peut présenter cette situation pour certains individus dans l’équipe. »

- Émilie Faubert, directrice principale - talent et mobilité internationale

Si des salarié.e.s ont des allergies, l’intégration d’animaux dans le milieu de travail ne pourra malheureusement pas se concrétiser, mentionne Eve-Lyne Bouchard. L’experte précise qu’il est impossible d’allouer cette pratique si des employé.e.s ne sont pas en mesure de travailler sans inconfort. 

Présence canine au travail : l'espace et l’harmonie comme facteurs déterminants

Évidemment, l’employeur doit se donner le droit de dire non si la présence de l’animal au bureau est problématique en raison de son comportement, soutient Mme Faubert.

« L’espace disponible fait toute la différence sur la facilité avec laquelle il est possible d’intégrer des animaux et d’avoir une cohabitation harmonieuse entre plusieurs chiens. »  

En effet, chez Moment Factory, la grande superficie des locaux de l’entreprise rend possible la cohabitation d’un grand nombre de chiens en même temps.  

Dans les locaux de l’AMVQ, Eve-Lyne Bouchard priorise la présence d’un seul chien à la fois, bien que deux puissent venir en même temps. Toutefois, ces derniers doivent se rencontrer au préalable afin de s’assurer qu’il s’agisse d’un bon match. Également, un.e propriétaire qui amène son animal en est responsable et son bureau est désigné comme étant la zone de repos de celui-ci.

S’occuper de l’animal doit être intégré dans l’horaire de la personne, ne serait-ce que pour le sortir afin qu’il puisse marcher et faire ses besoins, poursuit-elle.

Les maladies transmissibles de l’animal à l’humain comme la rage sont une source de préoccupation. « L’employeur devrait s’assurer auprès du ou de la propriétaire que l’animal est vacciné pour celles-ci, vermifugé et avoir la confirmation qu’il n’est pas contaminé par les puces », soutient Mme Bouchard.

Les animaux au bureau pour un plaisir partagé !

Amener un animal au travail peut apporter plusieurs bénéfices, dont les plus importants sont certainement une baisse du niveau de stress ressenti et le bonheur qu’apporte leur charmante compagnie.

Toutefois, cette pratique doit être encadrée afin que les membres de l’équipe y trouvent leur compte, qu’ils.elles aient deux ou quatre pattes !