7 stratégies gagnantes pour le mieux-être en entreprise

03-05-2023
De plus en plus d’entreprises se mobilisent et prennent conscience des enjeux en santé mentale au travail. Voici 7 stratégies et conseils pour améliorer le mieux-être en entreprise.
Rédigé par :
Author
Annie Bourque, Pratiques RH
Pratiques RH Mieux être en entreprise

« Aujourd’hui, les dirigeant.e.s et gestionnaires font face à une période de grande turbulence : un héritage de la pandémie, mais aussi du contexte géopolitique, de la crise énergétique, des pressions inflationnistes et des problèmes dans les chaînes d’approvisionnement », explique Marie-Claude Pelletier, présidente-fondatrice de Global-Watch qui a présenté fin avril, les tendances en matière de santé mentale dans le monde du travail. L’événement virtuel a rassemblé 1500 personnes.  

Les organisations aux prises avec la pénurie de main-d’œuvre vivent de profondes transformations en raison de leur croissance ou d’enjeux numériques et robotiques. « Il faut tenir le coup et maintenir l’entreprise sur les rails et pour cela, il faut prendre en considération notre santé », illustre Mme Pelletier.  

Contenu supplémentaire

1 personne sur 5  

20 % de la population québécoise, soit une personne sur cinq, sera affectée par un trouble mental au cours de sa vie, selon les données de l’Institut national de santé publique du Québec.

Quelle est la différence entre santé mentale et maladie mentale ?   

Santé mentale : État de bien-être dans lequel chaque individu réalise son plein potentiel, en faisant face au stress normal de la vie. La personne travaille de manière productive et fructueuse et est capable de contribuer à sa communauté. 

Maladie mentale : Se définit par des perturbations de la pensée, de l’humeur, du comportement et des perceptions suffisamment graves pour nuire au fonctionnement et entraîne de la détresse. 

1. Sondage pour évaluer le stress et la charge de travail  

Depuis 10 ans, la Banque Nationale du Canada s’intéresse aux enjeux de santé mentale. « Nous faisons des sondages sur le bien-être de nos employé.e.s, sur l’équilibre, le stress, la charge de travail », dit Lucie Houle, vice-présidente Culture et Talent, lors du webinaire de Global Watch.  

En récoltant les données, les dirigeant.e.s de l’institution financière constatent que les femmes sont aux prises avec la charge mentale et la difficile conciliation famille-travail. Un frein à leur progression dans l’organisation.  

En mode réaction, l’entreprise a préparé des capsules et conférences sur la santé mentale. « Si on prend soin de nos employé.e.s, de nos gestionnaires et nos dirigeant.e.s, ils vont prendre soin d’eux et par le fait même de nos client.e.s », croit Mme Houle.  

75 % ont une surcharge de travail  

Selon une étude menée entre janvier et juin 2021, portant sur la santé mentale des entrepreneur.e.s au Québec, 75 % des répondants ont mentionné être aux prises avec un niveau élevé de surcharge de travail. 

« J’ai géré mon anxiété en développant une vision à très court terme, en me focalisant sur de petites tâches à exécuter, l’une après l’autre. Pour moi, prendre conscience de la présence de l’anxiété a été le premier pas pour mieux l’apprivoiser. » - Mélanie Pilote, fondatrice et designer chez Melanie Stone.  


3 astuces pour contrer le stress  

1. Face au stress, pratiquer la cohérence cardiaque, soit respirer profondément au moins 3 fois dans une journée.  

2. Stimuler les hormones de bonheur en priorisant des comportements bienveillants. Écrire un mot gentil à quelqu’un par exemple.  

3. Répondre au questionnaire sur le stress.


2. Sens et engagement au travail  

Les entreprises embauchent des jeunes âgés entre 25 et 34 ans qui restent en moyenne 3 ans en poste. Entretemps, plusieurs employé.e.s expérimentent la démission silencieuse, la fantomisation – un terme qui signifie être présent au travail, mais pas nécessairement motivé.e. Ouf!  

Alors comment retrouver le sens au travail et l’engagement des troupes ?  

Cette semaine, lors de l’événement Sommet marque employeur et marketing RH 2023, organisé par InfoPresse, les spécialistes ont évoqué l’importance de répondre aux aspirations et attentes du personnel.  

Se fiant à sondage effectué en décembre 2022, Fanny Thibault, stratège senior chez Sept 24 a illustré en 4 points les priorités des employé.e.s afin d’être heureux.  

1. La reconnaissance 

2. Des relations saines et cordiales entre collègues 

3. De bonnes conditions salariales et bénéfices sociaux  

4. Flexibilité en matière d’horaire, vacances, etc.  

De son côté, la PDG de Global Watch Marie-Claude Pelletier estime qu’il est essentiel de nourrir l’engagement et d’aller chercher la mobilisation et le sens au travail de chacun.  

De là, l’importance, de parler à ses équipes. « C’est important de donner du sens. Pour une personne en fin de carrière, c’est peut-être transférer ses connaissances au suivant. Un.e autre aura davantage intérêt à structurer un département. En ouvrant la conversation sur les tâches ou la charge de travail en équipe, des solutions peuvent émerger et mises en place rapidement », ajoute Mme Pelletier.  

Anecdote savoureuse à retenir: Le sens du travail est réellement vécu par un concierge œuvrant dans un département de la Nasa. « Mon travail, a-t-il confié, c’est d’envoyer les gens dans l’espace de manière sécuritaire. »  

3. Comment prendre soin de nos troupes ?  

En période de pénurie de personnel, il est important plus que jamais de prendre soin de ses talents.  Des initiatives naissent dans les grandes organisations comme la création de sentinelles. Cela signifie que des employé.e.s, sans jouer un rôle de thérapeute, sont formé.e.s pour déceler les signes de détresse. 

Quels sont les signes de détresse chez une personne ?  

  • Sentiment de solitude, de désespoir en pensant à l’avenir 
  • Découragement, sentiment d’ennui, désintérêt  
  • Anxiété, peur, sentiment d’agitation, irritabilité  
  • Problèmes cognitifs dont la perte de mémoire  

Aide tangible pour soutenir gestionnaires, dirigeants et employés 

Des organisations dont Hydro-Québec ont créé un programme de soutien des pairs destiné aux gestionnaires. « L’an dernier, nous étions préoccupés par la santé des gestionnaires qui ont absorbé les effets de la pandémie et organisant le travail hybride », indique Marie-Claude Pelletier.  

 « Aujourd’hui, les gestionnaires sont souvent pris dans des rôles sandwich entre les impératifs de l’entreprise, les capacités de l’équipe et les ressources disponibles », ajoute-t-elle.  

Alors que les organisations sont aux prises dans le « mode livrable » sur un rythme effréné, il suffit parfois de dire comme Charles Milliard, PDG de la FCCQ : « Ici, on ne fait pas d’opérations à cœur ouvert ». M. Milliard a fortement suggéré d’être bienveillant et compréhensif d’abord envers soi-même. «L’important, indique-t-il au cours de la récente réunion avec les salarié.e.s., c’est de prendre soin de votre santé.»  

Prendre soin de ses équipes est vital, selon Vincent Fortin, président et CEO de Republik, une agence créative d’impact social qui participait la semaine dernière au Sommet marque employeur marketing RH 2023, organisé par Infopresse. « Cela coûte combien de prendre soin des gens comparativement à les perdre au combat et s’ils tombent malades ? », a-t-il dit.  

Saviez-vous que ? 

En moyenne, au Québec, remplacer un employé coûtera 23 970 $. Ce calcul tient compte du salaire moyen en 2021 (28.81$), pour un travailleur non spécialisé. Ce montant comprend tous les frais associés, coûts directs et indirects au remplacement. 

4. Personnalisation de l’expérience employé.e 

Lors de la pandémie, durant deux ans, les dirigeants de Républik ont mis un chalet à la disposition de leurs employé.e.s. « On n’a plus de chalet parce qu’on s’est rendu compte que cela ne répond plus aux besoins des membres de notre équipe », a confié M. Fortin, lors de sa conférence.  

L’entreprise a réfléchi à la façon d’adapter son offre selon les aspirations de chacun. L’employé.e de 40 ans, par exemple avec deux jeunes enfants souhaitera peut-être obtenir de l’aide pour la préparation de ses lunchs et soupers.  

Chez Ubisoft, l’expérience-employé se personnalise entre autres en donnant accès à un gymnase à ses employé.e.s s’ils vont au bureau. « Nos gens nous ont dit beaucoup apprécier notre ligue de hockey, de soccer et bien sûr pour notre gym »,  Louis-François Poiré, directeur talents et culture. 

5. La flexibilité, une tendance incontournable  

En 2023, les dirigeant.e.s d’entreprise s’adaptent aux volontés de chacun.e quant aux horaires de travail. Une pratique devenue courante dans les manufactures.

Par exemple, les gens travaillent 4 jours et d’autres, 5 jours chez Républik. Cette flexibilité a un effet d’attraction et rétention chez Ubisoft. « Notre taux de roulement est passé de 22 à 14 % car nous avons revu notre offre aux employé.e.s.en proposant une formule flexible, hybride ainsi que 6 semaines de vacances par année », explique Louis-François Poiré qui a reçu les applaudissements spontanés de l'assistance, lors de la récente conférence d'Infopresse. 

6. Oser dévoiler sa vulnérabilité  

En tant que dirigeant.e d’entreprise, gestionnaire ou employé.e, il survient des moments où il faut faire appel à de l’aide. « On constate une personnalisation et un soutien nécessaire pour les personnes en état de vulnérabilité, dit Marie-Claude Pelletier, PDG de Global Watch. Maintenant, on soutient davantage l’être humain dans son unicité. »  

Au Québec, 15 % de la population, soit 50 000 entreprises font appel à Dialogue, une firme de télémédecine qui a été fondée en 2016.  Chez Ubisoft, le service est offert aux 5000 salarié.e.s de l’entreprise. « Quand on veut attirer des talents, c’est super important d’offrir une telle mesure, car 70 % de notre personnel et leur famille utilise les services de santé virtuel et on s'attendait pas à cela », indique M. Poiré.  

L’entreprise spécialisée en production de jeux vidéo est fier de briser le tabou de la santé mentale. « Je suis content de l’augmentation de ces services liés à la santé mentale. Cela prouve que chez nous, les employé.e.s prennent soin d’eux », ajoute-t-il.  

7. Quand la bienveillance est plus qu’un « buzz word » 

Comment les employeurs et gestionnaires peuvent faire preuve de bienveillance en 2023 ? Fanny Thibault, stratège senior chez la firme de marketing Sept 24 suggère de faire preuve simplement d’empathie face aux événements imprévus de la vie.

« Vous savez, 1 femme sur 4 va faire une fausse couche dans sa vie. Quand cela m’est arrivé, à 15 semaines de grossesse, on m’a donné davantage que 2 semaines pour me remettre sur pied » - Fanny Thibault.

La bienveillance c’est aussi être attentif aux demandes, peut-être farfelues, de ses employé.e.s qui ont besoin d’une pause. Gabriel Tremblay, directeur Innovation Marketing RH, chez Sept24 a vécu un rêve en partant durant six mois au Chili avec sa femme et ses deux enfants. L’homme a réalisé qu’il vivait le plus beau moment de sa vie. Il a remercié son employeur sur les réseaux sociaux et sur la scène du Club Soda cette semaine lors de l'événement d'Info Presse sur la marque employeur.  

La bienveillance et l’empathie font partie des valeurs de nombreuses entreprises. Il faut simplement concrétiser ces mots par des actions significatives, croit aussi Fanny Thibault. Une façon d’attirer, de retenir son personnel, en bonne santé physique et psychologique et ce, pour encore de nombreuses années.  

Prendre soin de soi c’est :  

Demeurer vigilant.e. face aux signaux de stress, aux changements de notre état psychologique général. On se créé des moments de bien-être et réconfort envers soi-même. On identifie nos forces et faiblesse. On se permet de ralentir.  

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