Synertek instaure une culture de collaboration grâce à la flexibilité des horaires
Fondée en 2004 par la famille Cartegnie, l’entreprise de 80 salarié.e.s de Lévis se préoccupe de leur bien-être. « Nos employé.e.s ne sont pas que des travailleur.se.s. : ce sont aussi des conjoint.e.s, pères, mères, sœurs, frères, grands-parents, etc. Chacun d’entre nous est unique », font valoir leurs dirigeant.e.s.
Au fil des ans, la manufacture traverse une phase de pleine croissance en raison d’un carnet de commandes bien garni. Une première réflexion s’amorce, suivie d’une consultation auprès des employé.e.s.
Au même moment, des groupes de discussion s’organisent afin de prendre connaissance des besoins de chacun.e. Une occasion pour les 4 co-propriétaires de l’usine de comprendre leur réalité quotidienne. Parfois, quelqu’un se bute à des difficultés comme la recherche d’une garderie alors qu’un.e autre doit prendre soin d’un parent plus âgé.
Le secret de la rétention : le choix et la variété des horaires
En 2013, une première structure de variété d’horaires se met en place. Chaque employé.e décide de son créneau. « C’est un peu comme au restaurant où les gens peuvent choisir un menu à la carte », explique Léa Cullen-Robitaille, directrice Communication et rédaction technique chez Synertek.
À l’époque et encore aujourd’hui, la majorité des salarié.e.s opte pour un horaire condensé de 4 jours s’étalant de 7h30 à 17 heures avec un congé le vendredi. D’autres décident de travailler le week-end, sur l’un des 3 quarts de travail de 12 heures.
Au printemps 2021, les propriétaires reçoivent de nouvelles demandes de leurs collaborateurs-trices qui désirent commencer plus tôt soit à 5h30 et terminer à 16 heures. En réalité, les travailleur.se.s tiennent à éviter le trafic à l’heure de pointe, le matin et profiter davantage de leurs fins de journée. Rapidement, la direction de Synertek accorde ce privilège.
Des accommodements pour faciliter la vie de famille
Aujourd’hui, de plus en plus d’industries s’adaptent aux situations des personnes ayant des responsabilités familiales ou de parents qui vivent un deuil, une séparation. En offrant la possibilité d’élargir la palette d’horaires, cela crée un sentiment de soulagement pour le parent ou la personne proche aidante qui aspire à conjuguer le fragile équilibre famille/travail.
Parmi le personnel de Synertek, on compte un soudeur, papa d’un petit garçon fréquentant la maternelle. Celui-ci doit accueillir son enfant vers 15h30 à son retour de l’école. L’entreprise a permis qu’il termine à 15 heures du lundi au jeudi, mais en contrepartie, il travaille le vendredi jusqu’à 11 heures.
L’idée au fond, c’est d’accommoder le plus possible les gens. « Chez nous, les propriétaires ont le souci d’offrir la flexibilité à leurs employé.e.s parce qu’ils sont très proches d’eux à force de les côtoyer 40 heures par semaine », indique Léa Cullen-Robitaille.
Bonification de congés en cas de décès ou naissance
Cette proximité entre les patrons et les membres des équipes permet de connaître les enjeux que vivent les gens, événements heureux ou malheureux comme des vacances, un mariage, une naissance, le décès d’un.e proche.
Advenant le décès d’un.e conjoint.e, l’entreprise de Lévis bonifie le nombre de congés payés. Face à cet événement imprévu, le salarié de Synertek bénéficiera, par exemple, de 5 jours rémunérés au lieu de 2 auparavant.
« À la place de prendre des journées complètes d’absence, nous offrons aussi une banque de 40 heures pour des rendez-vous chez le notaire ou pour l’organisation des funérailles », indique la directrice Communication et rédaction technique chez Synertek.
Sens des responsabilités : au cœur de la politique conciliation famille-travail
Au fil des ans, l’entreprise de Lévis a instauré une culture visant le bien commun. Dans le monde de la fabrication, la présence de tous.tes est vitale. Cependant, si une équipe manque d'effectifs, d’autres membres du personnel, en provenance des autres départements viennent en renfort.
Entretemps, un opérateur, reconnu pour sa polyvalence, peut aussi compenser pour la personne absente. Le plus intéressant ? L’usine fonctionne grâce à l’autonomie et le sens des responsabilités de chacun.e. « Chez nous, nous avons un seul directeur d’usine. Cela signifie que les gens dans l’équipe se gèrent eux-mêmes, dit Mme Cullen-Robitaille. Ils effectuent les tâches indiquées dans les bons de travail. Tout se fait naturellement en raison du caractère d’autogestion. »
Très tôt le matin jusqu’à la fin de la journée, le personnel travaille en synergie et a l’impression de faire partie d’une équipe. « Ce n’est pas juste une mesure de conciliation famille-travail- qu’on implante ici, mais une véritable culture de collaboration », ajoute-t-elle, d’un ton empreint de fierté.
Une totale confiance concernant les absences
Cette participation des travailleurs.ses se scelle par un pacte de confiance. Lors d’un retard ou un rendez-vous médical, par exemple, l’employé.e l’inscrit dans une plateforme numérique de type Facebook accessible à toute l’équipe. « Je serai absent.e de 13 h à 15 h pour un rendez-vous chez le dentiste », est-il mentionné dans l’avis d’absence. La personne indique à quel moment, elle a l'intention de reprendre son temps.
« Si quelqu’un arrive 15 minutes en retard, pas question de lui taper sur les doigts. Nous sommes compréhensifs parce que savons qu’elle reprendra son temps », nous précise Léa Cullen-Robitaile.
Support psychologique en tout temps
Lors du renouvellement du programme d’assurances collectives, il y a 2 ans, les dirigeant.e.s de Synertek ont décidé de débourser à 100 % pour les frais liés au Programme d’aide aux employé.e.s (PAE).
Si un.e travailleur.se ou un.e membre de sa famille a besoin d’un soutien psychologique concernant ses difficultés à l’école ou au travail, par exemple, cette personne pourra bénéficier des services requis et appropriés.
Cette extension du PAE n’est pas seulement limité à 5 rencontres d’environ une heure. Si la personne a besoin de plus de séances ou de traitements, l’employeur est consentant à en offrir davantage à la condition qu’un.e spécialiste ait pris soin d’évaluer les besoins au préalable.
Trop de charge de travail pour les employé.e.s
61 % des répondants à un sondage Concilivi paru en juillet 2022 observent une charge de travail accrue en raison de la pénurie de main-d’œuvre.
Travail plus stressant
49 % des personnes interrogées évaluent faire face à un climat de travail plus stressant et des heures de travail plus longues.
Plus de flexibilité, formation, outils
68 % des répondants se montrent satisfaits du soutien de leur employeur qui offre plus de flexibilité, formation, outils, etc. Après la pandémie, près de la moitié des gens sondés indiquent que ce soutien s’est maintenu et même, pour 10 %, qu’il a augmenté. À l’inverse, 28 % déplorent que ce soutien ait diminué avec la fin des restrictions sanitaires.
Des services pour sauver du temps et de l’argent
Au printemps et à l’automne, la charge mentale des employé.e.s est grandement facilitée. Durant ces périodes, un spécialiste vient directement à l’usine afin de procéder au changement de pneus des propriétaires de véhicule. Ce service introduit récemment est fort apprécié et cela évite aux travailleur.se.s les pénibles attentes au garage.
De plus, les dirigeant.e.s de l’usine tiennent à proposer des mesures originales de conciliation famille/vie personnelle/travail en offrant différentes formations sur les lieux du travail. En janvier, un spécialiste en finances a abordé la question de la gestion des finances personnelles. En pleine montée inflationniste, ses conseils sont fort appréciés. Celui-ci est revenu une deuxième fois en février afin de discuter de l’épineux sujet de l’argent dans le couple. Ces nouveaux services ont été mis en place dans le cadre de la démarche d’obtention du Sceau Concilivi. L'entreprise désirait par le fait même bonifier son offre en matière de CFT et restructurer ses pratiques actuelles.
Une gestion axée sur l’humain
95 %
Taux de satisfaction de l'équipe de Synertek qui adhère aux mesures de conciliation famille-travail.
« Lors d'un récent sondage, le personnel témoigne de son appréciation en nommant les différentes mesures dont la flexibilité des horaires, la possibilité de reprendre son temps en cas d’absence », note Léa Cullen-Robitaille.
Synertek, selon elle, démontre son agilité en s’adaptant au quotidien en fonction des demandes qui émanent du personnel. « Nous sommes fiers, ajoute-t-elle, d’avoir pu instaurer une culture où les gens se sentent libres d’exprimer leurs opinions tout au long de l’année. Nous tentons toujours de s’adapter aux situations.»
Quel est son conseil aux nombreuses PME qui œuvrent dans le secteur industriel au Québec ? « Je pense qu’il faut être à l’écoute des gens et de voir chaque employé.e comme un être humain. En s’imaginant être à sa place, il est plus facile de trouver une façon de l’aider à combler ses besoins. »
Qu’une entreprise soit déjà proactive par rapport à la CFT, comme c’est le cas chez Synertek, ou néophyte en la matière, Mme Cullen-Robitaille préconise de réaliser la démarche d’obtention du sceau Concilivi afin d’officialiser les mesures de CFT et de développer un outil permettant de bien les communiquer à l’interne.
Qu’est-ce que le Sceau Concilivi ?
Le Sceau Concilivi est une reconnaissance en conciliation famille-travail (CFT) qui permet de reconnaître votre organisation et l’importance que vous accordez à votre relation employeur-employé.e.s.
Intéressé à devenir un employeur conciliant ? L'obtention du Sceau Concilivi est une démarche clé-en-main accompagnée par des experts vous permettant d’évaluer les besoins de vos employé.e.s pour ensuite formaliser des mesures de CFT adaptées à votre réalité. De plus, un programme de formation est disponible. L’impact est tangible, soit une meilleure attraction et fidélisation de vos talents.