Des femmes ingénieures en pleine ascension chez Adfast
Consciente de ce phénomène, Adfast, un fabricant de scellants et d’adhésifs a mis sur pied un comité « femmes » au sein de son entreprise de 150 employé-es.
Souvent, de nouvelles initiatives émergent des discussions. « Des femmes aident des femmes. Elles savent les changements dont elles ont besoin pour faciliter la conciliation travail-famille », explique la co-présidente de la PME montréalaise Cindy Dandurand, la petite-fille du fondateur.
D’ailleurs, l’entreprise dénombre 5 femmes sur les 8 ingénieur-es alors qu’au Québec, on ne compte que 15 % de femmes parmi les ingénieur-es.
Tenant compte des suggestions de son comité « femmes », l’entreprise a pris en charge les frais de garderie de son personnel alors que les garderies et écoles étaient fermées durant la pandémie. Outre la mise en place d’une prime Covid, Adfast a offert le télétravail à tous ses employé-es de même qu’une flexibilité d’horaires pour les parents travaillant dans l’une des 4 usines et 3 laboratoires.
De son côté, la présidente de l’Ordre des ingénieurs du Québec, Kathy Baig estime que les entreprises doivent avoir le courage de changer les politiques internes et d’envoyer un message clair : « on veut que les femmes soient heureuses sur le marché du travail et elles veulent aussi être présentes pour leurs enfants. Comment peut-on faire cohabiter les deux ? », demande-t-elle.
Ce cheminement doit passer, selon elle, par une plus forte présence de femmes dans des postes de leadership. Chez Adfast, le comité de direction est composé de 60 % de femmes.
Meilleure performance financière
Selon une étude récente sur la diversité et l’inclusion de McKinsey, les entreprises qui comptent plus de femmes dans leur comité de direction, sont plus susceptibles de se classer parmi les meilleures en matière de performance financière que celles ayant une direction principalement constituée d’hommes.
Bénéfices
En 2002, la manufacture montréalaise a lancé l’initiative d’engager la première femme ingénieure. « On a vu rapidement les bénéfices en matière de qualité d’échanges, de décisions d’affaires, de diversité d’idées. Les hommes voient dans l’intégration des femmes une complémentarité entre les forces et faiblesses de chacun et chacune», confie la co-présidente Cindy Dandurand.
Dans l’entreprise, la vice-présidente de la production est une jeune femme de 31 ans, Marie-Odile Touchette qui supervise deux usines.
Les mesures mises en place par Adfast sont bénéfiques pour le personnel et pour l’entreprise elle-même. « En étant à l’affût des différents besoins de notre main-d’oeuvre – dont ceux des femmes – et en veillant à nous adapter à leur réalité, nous nous assurons ainsi d’attirer et de retenir les meilleurs talents afin de demeurer parmi les plus compétitifs sur le marché», observe de son côté, Mme Touchette.
Inclusion et diversité
Fait notable à souligner, parmi les 8 ingénieur.es, 6 sont issu.es de la diversité. Une valeur importante pour Adfast qui se reflète dans ses politiques, pratiques et décisions d’affaires. « On mise beaucoup sur l’innovation collaborative et inclusive et cela fait partie de nos valeurs depuis sa fondation», ajoute Mme Dandurand.
L’entreprise engage des professionnel.les en génie immigrant-es, n'ayant pas encore leur équivalence et les aide à obtenir leur diplôme.
Enfin, le recrutement des femmes se concrétise par l’intermédiaire de stages réalisés en collaboration avec les universités. « Chaque année, nous accueillons des centaines d'étudiants pour visiter nos usines afin qu'ils puissent en apprendre davantage sur le secteur manufacturier ainsi que sur les opportunités en ingénierie. Certains d'entre eux sont invités à effectuer des stages, et parmi eux, une grande partie reste à la fin de leurs études », illustre Mme Dandurand, avec une pointe de fierté dans la voix.
Allié de la pandémie
En 2021, Adfast a connu une croissance de 25 % dans la vente de ses scellants, adhésifs et mousses isolantes en raison de la frénésie du milieu de la construction et rénovation. Lorsque la pandémie a frappé le Québec, l’entreprise a construit en 3 semaines -un temps record- une usine produisant des désinfectants à mains. Les produits ont été offerts au prix coûtant pour aider à combattre la Covid-19. Notons que le président Yves Dandurand a fait les manchettes en produisant avec son équipe plus de 16 000 litres par jour de solution à base d’éthanol, de glycérine et de peroxyde à l’usine de Montréal et ce, en pleine pénurie de matières premières.
Engagée dans la communauté
En 2022, l’entreprise souhaite faire la différence en offrant gratuitement son produit aux organismes à but non lucratif dont les refuges itinérants ou centres d’hébergement pour femmes violentées.