Entrepreneuriat féminin : la recette à succès des fondatrices d'Omy Laboratoires

Rachelle Séguin et Andrea Gomez, co-fondatrices d'Omy Laboratoires et
Luc Bisaillon, premier directeur général, Groupe des clients corporatifs, RBC Banque Royale.

Deux têtes valent toujours mieux qu’une.

Le modèle d’affaires d’Omy Laboratoires est étroitement lié à la capacité d’Andrea Gomez et Rachelle Séguin de diriger de manière bicéphale l’entreprise d’une trentaine d’employé.e.s tout en faisant preuve de créativité, d’audace et d'innovation. 

D'ailleurs, les femmes prennent davantage leur place en tant qu'entrepreneures et leaders. Parmi les nouveaux propriétaires de PME au Québec, depuis 2021, 64,8 % sont des femmes.

Grâce à leur détermination, elles ont créé en 2018 leur entreprise qui se distingue par l’implantation d’une technologie liée à l’intelligence artificielle. Cette innovation permet d’analyser la peau d’un.e client.e à partir d’un égoportrait. Une première au pays. 

« Cela nous a permis de nous lancer dans la cosmétique sur mesure qui reste encore quelque chose de méconnu pour bien des gens », raconte Rachelle Séguin, présidente d’Omy Laboratoires, d’un ton enthousiaste.  

Aujourd’hui, leur innovation traite tous les types de peau. Quant à l’avantage de la cosmétique sur mesure, cela se traduit par son efficacité qui augmente la fidélité de la clientèle, composée de 90 % de femmes et 10 % d’hommes. 

Les récipiendaires du prix Start-Up RBC Banque Royale dans la catégorie des entreprises de moins de 5 millions au Gala des Mercuriades 2022, nous partagent la recette de leur succès. 

Coup de foudre entrepreneurial 

Parmi les nouveaux propriétaires de PME depuis 2021, 64,8 % sont des femmes. 

Les deux jeunes femmes ont plusieurs points en commun dont leur rêve d’enfance : diriger leur propre entreprise. 

Originaire de Barranquilla en Colombie, Andrea Gomez arrive au Québec à l’âge de 17 ans. Durant ses études, elle travaille à temps partiel comme cosméticienne en pharmacie tout en apprenant le français. 

Puis, elle entreprend une technique en gestion de commerce, un baccalauréat en administration des affaires, suivi d’une maîtrise en administration des affaires en stratégie et innovation à l’Université Laval. 

« J’ai fait la connaissance de Rachelle à l’Université grâce à l’intermédiaire d’un ami en commun qui nous a dit : "vous devez absolument vous rencontrer : vous avez un projet semblable et complémentaire" », précise Andrea Gomez, directrice-générale d’Omy Laboratoires qui était également finaliste du même concours dans la catégorie Relève femme d’exception BMO. 

Créatrice de parfum à 8 ans 

De son côté, Rachelle se passionne pour les cosmétiques depuis son enfance. À l’âge de 8 ans, elle cueille des fleurs dans le jardin de la voisine pour concocter son propre parfum. À l’instar d’Andrea, à l’âge de 16 ans, Rachelle travaille au rayon des cosmétiques en pharmacie tout en poursuivant un baccalauréat en chimie cosméceutique et d’une maîtrise en sciences pharmaceutiques. 

Dès leur rencontre, elles éprouvent un véritable coup de foudre entrepreneurial. Elles ont tant de choses à se dire. D’abord, l’insatisfaction de leurs clientes croisées à l’époque dans les pharmacies. Plusieurs cherchent en vain « la crème » qui répond à leurs besoins : acné, rougeur, peau sensible.

La solution s’impose peu à peu : créer une crème personnalisée en choisissant des ingrédients naturels et végans, non testée sur les animaux et adaptée aux différents types de peau. 

« Ce qui nous unit Andrea et moi, ce sont aussi nos valeurs dont la bienveillance, l’innovation et le respect environnemental », confie Rachelle Séguin. 

« La bienveillance, ajoute-t-elle, c’est vraiment la valeur profonde et unique de qui nous sommes : envers les consommateurs, la planète, nos employé.e.s et envers nous-mêmes. »

Partager les responsabilités 

Leur succès est intimement lié à leurs différences voire leurs complémentarités. « Rachelle s’occupe de l’innovation des produits, de l’aspect scientifique et moi de l’administration, du financement et de la gestion des ressources humaines. C’est un très bon match », ajoute Andrea. 

Les deux travaillent avec le même esprit en laissant une grande latitude à l’autre. « On se connait depuis longtemps. On se fait confiance parce qu’on connait les forces et les faiblesses de l’autre et on ne se pile pas sur les pieds», illustre Andrea. 

Chacune a l’intime conviction que l’autre fait de son mieux pour l’avancement de la compagnie.

À la barre de leur entreprise, Andrea Gomez et Rachelle Séguin partagent les responsabilités avec leur équipe composée d’une trentaine de personnes. 

Au cours des prochains mois, les jeunes entrepreneures vont investir dans plusieurs projets dont la robotisation afin d’accroitre la production. Leur secret? S’entourer d’une équipe dont des ingénieur.e.s spécialisé.e.s au niveau de la robotique qui pourront optimiser l’ensemble des opérations. 

Recommencer à zéro 

Depuis une quinzaine d’années, les jeunes femmes ont vécu certaines épreuves dont une survenue à leurs débuts en affaires. 

« Ce qui fait notre force, ajoute Rachelle, c’est d’être passées à travers une période difficile. On a déjà eu une première expérience entrepreneuriale où nous avons fait face à un écart de valeur et de vision entre actionnaires, ce qui a mené à un échec. On a dû recommencer à zéro. » 

Les jeunes femmes estiment que l’expérience a été tout de même bénéfique. « Quand on se relève d’une épreuve, on se sent plus fortes ensemble », confient-elles.