Retour au bureau : plaisir et avantages réinventés!
Le constat est là : les mois récents ont révélé une tendance notable au retour au bureau.
Est-ce l'écho de la fin du télétravail ou l'amorce d'une nouvelle ère de gestion de l'espace de travail ? Il semble que plusieurs entreprises québécoises redéfinissent le travail sur site comme un critère d'évaluation de la performance. Une révolution qui interpelle : que peuvent espérer les employé.e.s au Québec ? Comment les employeurs, les gestionnaires et les responsables des ressources humaines peuvent-ils encourager les employé.e.s à revenir au bureau ? C'est le défi du moment !
Impact du design de bureau sur l'image de la marque employeur
Lorsque l'art du design fait son entrée dans l'espace de bureau, il peut engendrer un environnement de travail dynamique et séduisant. Google et Pixar ont parfaitement saisi cette idée, en instaurant respectivement des « micro-cuisines » et un agencement unique pour promouvoir les rencontres impromptues.
Rebekah Maciagowski, designer et associée chez Perron Design, met l'accent sur la nécessité d'un aménagement réfléchi pour créer un cadre de travail attrayant. « Nous avons constaté une forte corrélation entre l'aménagement et le design et le bien-être des employé.e.s », affirme-t-elle. Selon Maciagowski, le design doit être vivant, confortable, pratique et doit présenter un équilibre harmonieux entre le confort, le bien-être et la fonctionnalité.
L'aménagement de l'espace de travail agit en quelque sorte comme une « carte de visite » pour l'entreprise, véhiculant son identité et ses valeurs, tout en étant le reflet de sa marque employeur.
- Rebekah Maciagowski
« Le confort est devenu un critère de plus en plus important pour les salarié.e.s qui, après avoir goûté à la commodité du travail à domicile, désirent retrouver ce confort dans leur environnement de bureau », ajoute Rebekah.
Les nouvelles tendances de conception d'espace de travail
- L'idée de recréer un coin de maison au bureau, pour une ambiance de travail plus conviviale et accueillante;
- La mise en place de diverses zones de travail, multifonctionnelles, pour répondre aux multiples besoins des employé.e.s;
- La popularité grandissante des bureaux non attribués, prônant la flexibilité et l'adaptabilité;
- L'intégration de logiciels de réservation d'espaces, autorisant à choisir l'espace de travail le plus adapté à leurs activités du moment.
L'équilibre crucial entre espaces ouverts et privés
Selon Mme Maciagowski, disposer d'une diversité d'espaces de travail pour favoriser tant la collaboration que la concentration est essentiel. « On ne peut pas opter pour un espace totalement ouvert, cela ne fonctionne pas ; tout fermer ne fonctionne pas non plus, il faut un mélange des deux », précise-t-elle. Elle souligne l'importance d'avoir des espaces de repos confortables et agréables, en y intégrant des éléments rappelant le confort de la maison, tels que des plantes, des couleurs, des motifs et des meubles, qui donnent une touche chaleureuse et personnelle à l'environnement de travail.
Pourtant, ce ne sont pas seulement les grandes entreprises qui peuvent utiliser le design pour attirer leurs salarié.e.s. Mme Maciagowski explique que même les plus petits espaces de travail peuvent être conçus pour le bien-être des équipes. Une touche de confort, une dose de fonctionnalité, et voilà un environnement de travail qui reflète l'identité de l'entreprise tout en prenant soin de ses employé.e.s.
Et puis, il y a la verdure. Cette touche de nature qui transforme un bureau en un espace apaisant et inspirant. Nicolas Duvernois, PDG de Duvernois Creative Spirits en a fait l'éloge dans un récent post sur LinkedIn : « depuis quelques semaines, chaque fois que je rentre au bureau, j’ai le bonheur d’être entouré de superbes plantes comme celle-ci. Ce qui est encore plus incroyable, c’est Maude, l’entrepreneure propriétaire de la boutique Espace Maude d’où viennent les plantes. » Cette tendance prend racine partout, y compris chez Amazon avec ses fameuses « sphères » à Seattle.
La détente, le sport et bien plus encore
Il ne faut pas sous-estimer l'importance de la détente et du sport pour le bien-être au travail. Parmi ces initiatives, nous avons RechargeMe, une invention pertinente pour combattre le stress en milieu professionnel.
Eric Normandeau, PDG et visionnaire derrière RechargeMe, nous explique comment il a réinventé l'ambiance de travail. « RechargeMe est une réponse audacieuse au stress et à la fatigue en milieu de travail. Imaginez une cabine de relaxation, une oasis où vous pouvez déconnecter et recharger votre énergie. C'est exactement ce que nous proposons, » dit-il. Cette cabine de repos, qui fait le bonheur des employé.e.s depuis 2017, s'est même étendue aux milieux hospitaliers.
Lorsqu'ils reviennent au bureau, les salarié.e.s ne veulent pas simplement retrouver leur ancien environnement. Ils aspirent à une expérience de travail améliorée, plus humaine et attentive à leurs besoins. C'est ce que RechargeMe offre.
- Eric Normandeau
Mais l'ambition de RechargeMe ne se limite pas aux cabines de relaxation. Leur vision englobe également des séances de méditation guidée, de luminothérapie et envisage l'ajout prochain de l'aromathérapie à leur gamme de services. L'entreprise a pour objectif d'instaurer une culture de bienveillance au sein des lieux de travail. Éric explique : « il est essentiel de créer un environnement de travail où l'empathie et le bien-être sont intégrés dans l'ADN de l'entreprise. » Ces initiatives novatrices ont été chaleureusement accueillies par les employés.
Que veulent vraiment les Québécois.es?
- Télétravail complet : 65% des travailleurs le préfèrent.
- Tendance à l’hybride : 74% favorisent une dominante de télétravail.
- Équilibre parfait : 68% veulent un mix 50/50 entre maison et bureau.
- Au bureau, majoritairement : 49%.
- Retour total au bureau : 49% y sont favorables.
Les chiffres révèlent une attirance marquée pour un modèle hybride, surtout lorsque le télétravail est une option
Quant à l'aspect financier, le coût par utilisation de RechargeMe peut être aussi bas que 2-3 dollars pour une utilisation fréquente. Si elle est moins utilisée, le coût peut monter jusqu'à 5 dollars par utilisation. « Ce n'est pas destiné à tout le monde, mais pour ceux qui en ont besoin, c'est un outil précieux. Si nous pouvons prévenir ne serait-ce qu'un seul cas de burnout, la cabine a déjà rentabilisé son coût annuel », précise Eric.
Pour l'instant, ils installent des cabines dans des lieux où travaillent au moins 30 personnes chaque jour. Cependant, ils développent un nouveau produit qui sera plus adapté aux besoins des petites et moyennes entreprises, ainsi qu'aux écoles.
Les clés du bien-être au travail : relaxation et activité physique
Les cours de yoga proposés par les Éditions Pratico-Pratiques, les entreprises québécoises prennent des initiatives audacieuses pour le confort de leurs équipes.
Le bien-être au travail est étroitement lié à l'intégration d'une activité physique régulière. Caty Bérubé, PDG des Éditions Pratico-Pratiques, souligne l'importance du yoga en entreprise. Si elle considère cette approche comme bénéfique, il est à noter que beaucoup d'entreprises ne l'ont pas encore adoptée.
Sur LinkedIn, elle témoigne : « hier, nous avons redémarré nos cours de yoga en entreprise. Le bien-être physique de nos employé.e.s a toujours été au cœur de nos préoccupations. Ce programme est un véritable atout pour notre équipe. »
Ces deux visions convergentes dessinent une nouvelle ère du bien-être en milieu de travail, où relaxation et activité physique sont intégrées dans un souci constant d'amélioration de la qualité de vie des équipes.
L'équilibre travail-vie personnelle : une priorité pour les employés
Dans la dynamique actuelle de retour au bureau, une Analyste de Compensation Globale , qui préfère rester anonyme, met en évidence les dilemmes complexes que les employé.e.s rencontrent. « Nous débattons vivement de la fréquence et de la nécessité d'un retour physique au bureau. Avec nos locaux situés à Anjou, un trajet aller-retour de près d'une heure et demie s'ajoute à notre journée - un temps précieux qui pourrait être consacré à avancer nos projets », partage-t-elle. Et que dire des coûts de transport qui s'y ajoutent !
Cependant, malgré ces défis, cette dernière reste optimiste sur l'instauration d'un modèle de travail flexible. Elle partage quelques-unes de ses perspectives clés :
- Préserver les liens sociaux : Le retour au bureau, même de façon intermittente, est essentiel pour maintenir l'esprit d'équipe et les relations interpersonnelles.
- Boost de productivité en télétravail : Travailler de chez soi peut augmenter significativement la productivité, certains salarié.e.s atteignant jusqu'à 90% de leur potentiel par rapport au travail en présentiel.
En complément, elle insiste sur l'importance des incitations financières liées au transport et sur le besoin de se sentir dans sa « bulle » pour maximiser la concentration et la productivité, en particulier si le retour au bureau est de mise. C'est un signal fort que, même dans la perspective d'un retour au bureau, le bien-être des employé.e.s se doit d'être au cœur de toutes préoccupations, autant que les enjeux logistiques ou financiers.
Dans cette nouvelle réalité de travail, Rebekah constate que les entreprises repensent radicalement leurs espaces, accordant une importance cruciale à l'architecture et à l'aménagement. Les facteurs tels que la santé physique et mentale, l'activité sportive, l'attraction et la fidélisation des talents et la communication interne, sont devenus des piliers de cette métamorphose.
Eric Normandeau, apportant une perspective novatrice, nous rappelle : « il y a eu un temps où le ping-pong et les baristas dominaient la vie de bureau. Ces éléments sont toujours appréciés, mais aujourd'hui, nous visons bien au-delà. Nous offrons des solutions tangibles pour aider les employé.e.s à gérer leur stress et leur fatigue dans ce nouvel écosystème du travail. »
Ces aspects sont désormais les piliers d'un environnement de travail épanouissant. Ainsi, en contemplant l'avenir du travail au Québec, nous découvrons un tableau prometteur où le retour au bureau ne signifie pas un retour à l'ancien, mais l'adoption d'innovations, la création d'espaces de travail attractifs et l'accent sur le bien-être pour tous. Assurément, un vent de changement stimulant et revigorant souffle sur le monde du travail.
Peut-on toutefois mesurer l'impact de ce retour au bureau en se basant sur la distance du trajet, la disponibilité des transports en commun, ou encore leur adéquation avec les horaires de travail ? C'est une question pertinente à considérer en avançant vers ce futur du travail.