Relève et stagiaires : 9 éléments clés pour une expérience de travail réussie

25-10-2022
Au Québec, de nombreuses entreprises accueillent des étudiant.e.s lors d’un stage. Comment savoir si une recrue se qualifie pour devenir un.e membre de votre équipe ? Voici des repères et pièges à éviter pour mieux vous guider.
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Annie Bourque, Pratiques RH
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Tourisme Cantons-de-l’Est
Les membres de l'équipe de Tourisme Cantons-de-l’Est soit Danie Beliveau, coordonnatrice aux relations de presse, Lysandre Michaud-Verreault, directrice, relations publiques et communications ont accueilli Marianne Lachapelle, stagiaire aux communications, photographiée en compagnie de Shanny Hallé, coordonnatrice aux relations de presse. Crédit: Gracieuseté 

Les employeurs estiment que la présence de stagiaires est une bonne façon de recruter les futurs talents. C’est le cas de Dominic Lapointe, associé chez Synerforce, une firme spécialisée en services-conseils aux entreprises. « C’est une façon pour nous de donner au suivant, dit-il, et d’offrir une chance aux candidat.e.s de faire ses preuves. » 

Depuis 2019, la PME de Drummondville a embauché 3 stagiaires. « Ces jeunes âgés de 23 à 25 ans nous apportent de nouvelles idées et nous font connaitre les tendances et besoins des nouvelles générations », ajoute-t-il. 

Des futur.e.s professionnel.le.s avant tout

1. Oser prendre des initiatives durant un stage 

À la fin de l’été, Synerforce a proposé une offre d’emploi à la stagiaire Gabrielle Gagnon. 

En trois mois, la jeune détentrice d’un baccalauréat en administration des affaires – profil innovation, entrepreneuriat et développement des affaires a réussi avec succès sa période d’intégration dans l’équipe. « Gabrielle a osé nous "challenger" et proposer de nouvelles idées et initiatives qui nous ont été profitables », raconte M. Lapointe. 

L’entrepreneur de Drummondville croit que les jeunes doivent faire plus que les tâches demandées. Il suggère de prendre des initiatives en disant par exemple : « Je peux collaborer sur tel projet. Chez nous, Gabrielle l’a fait en créant de belles activités de développement des affaires. » 

Même son de cloche du côté de Tourisme Cantons-de-l’Est dont la directrice des communications, Lysandre Michaud-Verreault a accueilli cet été dans son équipe Marianne Lachapelle comme stagiaire. 

« Elle a fait un travail fantastique », commente Mme Michaud-Verreault, d’un ton enthousiaste. Régulièrement, la jeune fille allait toujours un peu plus loin dans son travail, en améliorant  par exemple, la gestion du calendrier des communications. 

2. Des stagiaires autonomes et responsables 

Marianne Lachapelle et Gabrielle Gagnon se distinguent par leur sens des responsabilités et leur autonomie. « Chez nous, on a souvent de bonnes idées, mais peu de temps pour les mettre en place. Marianne a su créer pour nous une structure incluant des processus qui nous servent maintenant dès l’arrivée d’un.e nouvel.le employé.e », explique Mme Michaud-Verreault. 

L’associé de Synerforce, Dominic Lapointe abonne dans le même sens. « C’est motivant et plaisant de travailler avec Gabrielle parce que nous ne la maternons pas. Elle est capable de s’organiser et de bien faire son travail. » 

3. Répondre aux attentes de l’employeur 

Le travail de qualité fourni par Gabrielle et les précédentes stagiaires a permis de répondre aux attentes de Synerforce. L’équipe a pris soin d’évaluer ses compétences et son potentiel avant de lui offrir un emploi. 

Même situation à Montréal, deux jeunes filles, stagiaires chez une agence numérique de développement marketing se sont démarquées cet été durant leur stage. « Dès le début, nous avons fixé des objectifs clairs et elles se sont investies au travail tout en effectuant un bon maillage avec les différents membres de l’équipe avec qui elles collaboraient au quotidien », indique Robin Léon, président de Nara Creative. 

Leur engagement au travail et leur entregent ont fait partie du socle de leur réussite respective. Ses attentes étant comblées, M. Léon a respecté sa promesse en leur offrant à la fin de l’été, un emploi à temps partiel. 

4. Compétences et bonne attitude au travail

De son côté, la directrice des communications de Tourisme Cantons-de-l’Est Lysandre Michaud-Verreault prend un réel plaisir à accueillir des étudiant.e.s en stage. Une expérience qualifiée de positive par celle qui a supervisé au total 14 stagiaires durant sa carrière. 

« Ces étudiant.e.s arrivent avec une curiosité et des connaissances académiques que nous n’avons pas toujours sur le marché du travail. Des jeunes motivé.e.s, dynamiques avec une attitude hyper rafraichissante », explique-t-elle. 

Chez Synerforce, Dominic Lapointe compare la venue d’un.e stagiaire à un véritable vent de fraicheur. Citant l’exemple de Gabrielle Gagnon, une jeune femme originaire de Mont-Carmel en Mauricie, M. Lapointe souligne sa « vibe » et sa belle énergie. « Elle est volubile et très dégourdie dans sa façon de s’exprimer. Elle a une bonne attitude et c’est plaisant de travailler avec elle. » 

5. Faire preuve de persévérance

En travaillant sur un nouveau projet, le ou la stagiaire peut se buter à un obstacle. Avec humilité, la personne admet son problème et trouve la force d’y remédier. « C’est une occasion d’observer comment le stagiaire peut faire preuve de détermination et aussi de créativité. Du coup, il ira chercher des outils dans sa boîte afin de surmonter ses difficultés », illustre Mme Michaud-Verreault. 

Encore mieux, la personne ayant du potentiel démontre son caractère et sa persévérance en n’abandonnant surtout pas son travail. 

3 questions à retenir pour le stagiaire et l’employeur :

1. Quelle est sa capacité de s’organiser ?
2. La personne est-elle en mesure d’assimiler ses nouvelles fonctions ? 
3. Fait-on preuve de persévérance lors d’un vent de face ?

 

Contenu supplémentaire

Encore cette année, les employeurs bénéficient d’une subvention via le programme Accueillez un stagiaire afin de les appuyer dans leurs enjeux de main d'œuvre. Au delà du soutien financier, accueillir un stagiaire revêt son lot de défis.

Afin de bien planifier son intégration, voici les principaux pièges à éviter lors de la sélection et l’embauche des futur.e.s candidat.e.s.

4 pièges à éviter avant et pendant le stage

1. Faire son choix rapidement 

Le processus de sélection des étudiant.e.s intéressé.e.s par un stage dans leur entreprise est pris très au sérieux. Il faut éviter la précipitation, recommande Robin Léon, le président de Nara Creative.  

« On a pris le temps de bien choisir les profils et on a fait des entrevues comme si on engageait un.e employ.é.e », raconte-t-il. 
L’entrepreneur montréalais a scruté à la loupe chaque profil de la vingtaine de candidatures reçues pour le stage en marketing et l’autre en design. M. Léon a retenu une demi-douzaine de CV pour chaque poste. Des entrevues vidéo ont permis de sélectionner la bonne personne. Une occasion pour lui de faire découvrir la mission de l’entreprise et de préciser aussi ses attentes comme employeur. 

2. Improvisation du stage 

Chez Synerforce, le dirigeant et les membres de l’équipe trouvent important de planifier en amont l’arrivée de la recrue. Il faut éviter à tout prix l’improvisation qui pourrait altérer sa motivation.  

Avant son entrée en poste, il est important de prioriser l’accueil. Plusieurs employeurs interrogés réservent du temps afin de présenter les membres de l’équipe, discuter de son rôle, visiter les bureaux. Cette rencontre peut survenir trois jours ou deux jours avant son arrivée. L’ambiance détendue est parfaite pour expliquer ses attentes comme employeur. 

Ce souci de préparation se traduit par une réflexion sur les tâches et responsabilités de la personne en stage. « Avant même qu’elle arrive chez nous, dit M. Lapointe, notre équipe a déjà planifié deux semaines complètes de travail. » 

3. Importance de la supervision des stagiaires 

La pire erreur, a-t-on appris, est de laisser la personne seule à elle-même lors de son séjour en entreprise. La personne qui a pris le ou la stagiaire sous son aile chez Synerforce va prendre le temps, soit de 10 à 15 minutes chaque jour pour discuter avec l’étudiant.e en stage. « On vérifie ce qui a été fait durant la journée et puis, on donne du feedback sur les enjeux, les défis, les bons coups et on discute de la planification. » 

M. Lapointe a compris l’importance d’assigner la même personne pour assurer la supervision du stage. « Nous avons appris de notre expérience, confie-t-il. Il faut vraiment que la même personne s’occupe du stagiaire. Sinon, cela engendre une mauvaise communication et des changements au niveau des plans. » 

De son côté, M. Léon trouve important de donner des missions détaillées au stagiaire qui a plus de temps pour accomplir sa tâche. « On tient compte que la personne n’a pas de véritable expérience professionnelle pertinente et plutôt un parcours très académique. » 

Ses stagiaires ont été appuyées par d’autres membres de l’équipe qui supervisaient attentivement le déroulement de leurs missions respectives. 

4. Déléguer des tâches à répétition 

En accueillant un.e stagiaire dans votre équipe, il faut faire preuve d’ouverture d’esprit. « Il n’y a rien de plus difficile que de faire confiance à quelqu’un qui a peu d’expérience et qui est encore à l’école », admet Lysandre Michaud Verreault, la directrice des communications de Tourisme Cantons-de-l’Est. 

Au quotidien, elle préconise de déléguer des projets à part entière avec une supervision fréquente. « J’évite de donner uniquement des tâches à un.e stagiaire parce qu’il faut alors toujours l’alimenter et cela peut devenir lourd pour notre charge mentale de gestionnaire », observe-t-elle. 

En octroyant un projet à la fois au stagiaire, Mme Michaud Verreault y voit plusieurs avantages. « Je constate que cela responsabilise et motive grandement la personne qui a un projet entre les mains. C’est une belle opportunité d’apprendre et du coup pour nous aussi », conclut-elle en souriant.