Télétravail et troubles musculosquelettiques

18-05-2022
Si la pandémie n’a épargné personne sur son passage, celle-ci n’a pas manqué de venir perturber la vie des organisations par la même occasion. Aussi, face à ce fléau inédit, les entreprises ont dû s’adapter du jour au lendemain en généralisant, entre autres, le télétravail. De sorte que, en moins de 5 ans, le nombre de travailleurs canadiens en télétravail est passé de 4 % à pas moins de 32 % comme le rapporte Statistiques Canada*. Cet article est le fruit d'une collaboration avec l'équipe de Santinel.
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l'équipe Pratiques RH
TMS, troubles musculosquelettiques, SST, télétravail

Si au départ, le télétravail a été perçu comme la solution miracle face à la pandémie pour les entreprises et une occasion de mieux contrôler son temps pour les salarié.e.s, il s’est également vite avéré que ses effets étaient bien plus complexes tant au niveau de la santé des salarié.e.s qu’au niveau des organisations. Effectivement, du point de vue de la santé, il a été constaté que le télétravail accentuait la sédentarité qui elle-même pouvait avoir tendance à entrainer des troubles musculosquelettiques.

Véritable plaie du 21e siècle, les maux de dos et autres douleurs lombaires étaient déjà bien présents avant la pandémie, néanmoins une augmentation significative du nombre de travailleurs.ses souffrant de ces pathologies a été recensée depuis 2020. Et pour cause, rien qu’une mauvaise organisation de son poste du travail peut engendrer des mouvements contraignants qui participeront au développement de nombreux troubles.

Pourtant, pour les prévenir rien de plus simple : un environnement de travail ergonomique et l’observation de quelques stratégies.  

Bien comprendre les troubles musculosquelettiques


Il est important de se rappeler que les troubles musculosquelettiques peuvent affecter tous les types de travailleurs.ses quelle que soit la position physique dans laquelle ils.elles exercent leurs fonctions.

En fait, le trouble musculosquelettique, aussi appelé TMS réfère à l’ensemble des pathologies qui affectent les tissus mous situés à proximité des articulations. Cela peut aussi bien être un tissu mou au niveau du cou, des coudes, des mains, des poignets ou encore du dos.

C’est pourquoi, les principaux facteurs qui provoquent ces maux sont la posture, les objets manipulés et leur poids, la durée de ces manipulations, le statisme au travail ou encore les vibrations. En bref, à la lumière de ces différents éléments, de nombreuses conditions de travail peuvent mener à ces fameux TMS. Même si tous et toutes sont à risque, ceux qui restent assis.e.s sont souvent les plus enclins à développer ces TMS. Ce n’est donc pas pour rien que les maux de dos représentent un véritable défi tant pour les organisations que pour la santé publique.

Prévenir les troubles musculosquelettiques en télétravail


La prévention est l'alliée de prédilection pour contrer les TMS en télétravail.

Ainsi, veiller à ce que les espaces de travail soient ergonomiques et appliquer quelques conseils simples suffisent à prévenir une grande partie de ces TMS. Comment ? Il suffit d’adapter le travail, les outils et l'environnement pour favoriser la santé des lombaires. D’autres petites astuces peuvent aussi faire une réelle différence, comme le positionnement de la chaise et de l'écran d’ordinateur ou encore la posture en position assise devant le bureau.

Quelques règles ergonomiques de base à respecter :

  • Se tenir bien droit et avoir le bas du dos bien appuyé sur la chaise ;
  • Conserver un dégagement entre la bordure de la chaise et l’arrière des genoux pour que ces derniers soient bien dégagés ;
  • Avoir les pieds bien à plat sur le plancher ou sur un repose-pied ;
  • Appuyer les avant-bras sur le plan de travail et avoir les épaules relâchées ;
  • Ajuster les appuie-bras afin que les coudes soient à la même hauteur que le clavier et qu’ils forment un angle de 90 degrés.

Pour en savoir plus sur la bonne position à adopter, la CNESST a conçu un aide-mémoire à cet effet.

Contenu supplémentaire

Ne pas hésiter non plus à remplacer régulièrement la chaise de travail qui n’a généralement une durée de vie que d’environ sept ans !

D’autres conseils utiles :

  • Utiliser une alarme pour se rappeler de bouger et de s’étirer pendant 2 à 3 minutes, idéalement aux 30 minutes ou aux 90 minutes maximum ;
  • Se lever lorsqu’on utilise le téléphone ;
  • Diminuer sa sédentarité et intégrer l’activité physique dans sa vie quotidienne ; 
  • Dormir au moins 6 heures et boire beaucoup d’eau.

Et en tant qu’employeur que puis-je faire pour prévenir les TMS chez mes salarié.e.s ?


Cela passe par la sensibilisation auprès des employé.e.s aux différents moyens d'y remédier et astuces ergonomiques disponibles.

Il est également possible de faire appel à des experts en santé sécurité au travail pour faire évaluer les risques au sein de l'entreprise et y trouver des solutions notamment si une reprise partielle en présentiel est prévue. De plus, des professionnels de l’ergonomie peuvent proposer des recommandations et sensibiliser les salariés aux bonnes pratiques en la matière notamment dans le cadre du télétravail. Penser prévention, activité physique et ergonomie !

En terminant, il faut garder à l’esprit que les TMS et tous les problèmes associés à ceux-ci peuvent être prévenus avec de bonnes pratiques.

Et maintenant, c’est l’heure de se lever pour faire quelques étirements !

*Statistiques Canada - télétravail impacts