Hélène Paradis, leader engagée en Abitibi-Témiscamingue

13-12-2021
Toujours plus haut, toujours plus loin. Telle pourrait être la devise d’Hélène Paradis, directrice générale de la Chambre de commerce de Val-d’Or et récipiendaire du prix Jean-Paul Létourneau dans la catégorie Leadership, décerné par la Fédération des chambres de commerce du Québec, lors de son gala annuel. Portrait d’une femme engagée dans sa communauté, connue pour son entrain, sa détermination et son talent de rassembleuse.
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Annie Bourque |Pratiques RH
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leadership au féminin, Val-D'Or, Abitibi-Témiscamingue

Née à Val-d’Or et passionnée de volleyball, plus jeune, elle rivalise avec l’élite en faisant partie des Astrelles du Cégep de Rouyn-Noranda. Plus tard, à l’Université, elle évolue au soccer au sein des Patriotes de Trois-Rivières tout en entreprenant un baccalauréat en récréologie.

« Le sport a forgé ma confiance et ma persévérance et je me suis amusée aussi en participant aux Jeux du Québec en water-polo », raconte-t-elle. 

Au début de 2000, enceinte de son aîné, elle retourne aux études pour obtenir un certificat en ressources humaines à l’UQAT. Entretemps, elle va parfaire sa formation à l’Institut de leadership à Montréal. 

Puis, en 2010, elle se démarque par son rôle d’organisatrice des fêtes du 75e anniversaire de Val-d’Or. Un événement synonyme de succès. Un an plus tard, elle accède au poste de directrice générale la Chambre de commerce de Val-d’Or (CCVD). 

Rapidement, Mme Paradis mobilise ses troupes en proposant un déménagement de locaux, une nouvelle image de marque ainsi que l’agrandissement de son équipe dont les membres sont restés fidèles au poste. Ses nombreuses initiatives comme la création d’un comité jeunesse lui valent de remporter le titre «Chambre de commerce de l’année» en 2013. 

Son arrivée insuffle un vent de fraîcheur à l’organisation qui compte aujourd’hui 1100 membres. Le budget de la CCVD, fondée en 1934, est passé en 10 ans de 300 000 $ à 1 million de dollars. 

Fait à souligner, la Chambre de commerce de Val-d’Or a obtenu en décembre, le renouvellement de son accréditation au Conseil d’accréditation des chambres de commerce du Canada. Ce sceau d’excellence est comparable à la norme ISO pour les entreprises. « Cela signifie qu’on a été évalué avec succès pour notre mission, nos finances, nos politiques, notre leadership, nos communications, nos activités, bref, pour nos pratiques d’affaires», explique-t-elle avec fierté. 

Vague d'amour

En réalité, Hélène Paradis préfère travailler dans l’ombre en concertation avec les gens du milieu. Dès l’obtention du prix de la FCCQ, des témoignages d’appréciation ont afflué sur les réseaux sociaux. « Ton intelligence et ton talent indéniable pour rassembler fait de toi quelqu’un d’indispensable pour la communauté de Val-d’Or», a salué l’entrepreneur Sébastien Richard de Paysage Boréal qui siège au conseil d’administration de la CCVD. 

«C’est un peu gênant, avoue-t-elle, mais j’ai tellement reçu une vague d’amour avec ce prix.»

Son trophée souligne son leadership. Mme Paradis compare une personne au tempérament de leader à un chef d’orchestre.

« Il faut s’entourer d’une bonne équipe, dit-elle et connaitre les besoins, les forces et faiblesses de chacun. Surtout, il faut être à l’écoute du milieu, oser et foncer. » 

Ramer dans la même direction 

Une image nous vient en tête : celle de la capitaine qui rame avec son équipage. « On essaie toujours d’être en mode solution, dit-elle. On ne dit jamais non à une idée flyée, mais comment on peut la concrétiser.»

La directrice générale de la CCVD se distingue par sa vitesse de croisière. « Mme Paradis ne s’assoit jamais sur ses lauriers et nous ne faisons que la suivre, à la seule vitesse qu’elle connait: à 100 miles à l’heure!», note Émilie Dumas, agente des communications à la CCVD qui a préparé en catimini son dossier de candidature au concours des Mercuriades. 

Naviguer ensemble c’est aussi collaborer en synergie avec d’autres organismes. Au début de la pandémie, la Chambre de commerce de Val-d’Or s’est unie avec la MRC de la Vallée de l’Or afin de créer une réserve d’équipements de protection individuelle (EPI) alors qu’on appréhendait une rupture d’approvisionnement dans les établissements de santé. 

Spontanément, l’industrie des mines a offert des masques et les salons de coiffure, alors fermés, ont fourni des gants. « C’est ça, Val-d’Or, s’exclame Hélène Paradis : une volonté de travailler ensemble dans l’entraide et la coopération entre commerçants et institutions.»

Achat local 

Cette collaboration en Abitibi-Témiscamingue s’illustre par la campagne « Mes achats à quelques pas », lancée à la fin novembre avec les 4 chambres de commerce de la région. Le but : favoriser l’achat local. 

En décembre, la population est invitée à se procurer une carte prépayée échangeable auprès de 150 commerces. La valeur de ces cartes sera bonifiée de 30 % grâce à une contribution financière de la Fédération des chambres de commerce du Québec et du gouvernement fédéral. Un projet susceptible de générer des retombées directes de l’ordre de 350 000 $ dans les commerces participants. 

Contenu supplémentaire

« Nos entreprises s’impliquent dans nos événements culturels, sociaux et sportifs ou font des dons à nos organismes. Pas les géants du web comme Amazon. Les consommateurs doivent considérer ce facteur quand ils font leurs achats » 

Hélène Paradis, Directrice générale de la Chambre de commerce de Val-d'Or

Engagement 

Même si elle travaille au rayonnement et à la prospérité des entreprises, cela ne l’empêche pas de s’investir bénévolement auprès d’une dizaine d’organismes dont le comité Vigie de Val-d’Or Covid-19. 

«Hélène est une ressource importante pour bien des organisations qui veulent faire avancer leurs projets et améliorer la qualité de vie du milieu», explique Louis Bourget qui siège avec elle au conseil d’administration de l’Agence d’Attractivité de l’Abitibi-Témiscamingue. En pleine pandémie, le tandem a réussi à mettre sur pied la campagne Bâtir ses rêves les pieds sur terre qui incite à découvrir la région et peut-être même y déposer ses valises. 

Leur amitié remonte à plus de 20 ans. « Hélène a un remarquable sens de l’intuition et un jugement bien éclairé des différentes problématiques tout en ayant une bonne capacité d’écoute », observe-t-il. 

En entrevue, Mme Paradis déplore la recrudescence de l’itinérance, un phénomène qui s’observe dans plusieurs villes du Québec.

Qu’à cela ne tienne, elle a réuni autour de la même table une trentaine de commerçants, des dirigeants de la Sûreté du Québec, des centres d’hébergement pour itinérants et spécialistes en santé mentale. «On a levé le drapeau rouge qui était presque devenu bourgogne», illustre-t-elle en évoquant que plusieurs gens d’affaires, composés en grande partie de femmes vivent une certaine insécurité à la tombée de la nuit.»

Lors des réunions, elle parle avec conviction et défend sa région avec passion. Toujours de bonne humeur, personne ne l’a vue se fâcher. «C’est une visionnaire qui fait tout pour améliorer le bien-être des gens. Elle nous donne le goût de se dépasser tout simplement», ajoute M. Bourget. 

Même son de cloche du côté du jeune entrepreneur en construction Sébastien Richard. Il admire sa patience, son attitude et sa persévérance. «C’est une leader qui ne froisse jamais les gens mais qui obtient toujours des résultats. Pour moi, c’est un don.»

M. Richard la compare à un roc. «Par sa présence, elle rassure tout le monde et si on s’emporte, elle va nous rappeler le but et les raisons de notre présence. C’est une grande professionnelle.»

La femme d’affaires Annie Gauthier, co-propriétaire du St-Hubert à Val-d’Or, siège aussi au sein du CA de la CCVD.  «Hélène est humaine, sympathique, facile d’approche. Elle ne lâche jamais le morceau et elle est toujours en quête de solutions. C’est incroyable de voir quelqu’un qui est autant rassembleuse», souligne Mme Gauthier. 

Cette quête de solutions pousse la Valdorienne à continuer de s’investir pour sa région. Elle nous confie être motivée par son équipe qui la pousse à aller de l’avant. «L’enjeu de la main-d’œuvre est notre plus gros défi jusqu’en 2036», conclut-elle. Du pain sur la planche encore pour de nombreuses années. 

Les clés du succès d’Hélène Paradis, DG de la CCVD 

  1. Une vision claire de l’objectif à atteindre. 
  2. S’entourer d’une bonne équipe. 
  3. Elle se met toujours à la place des autres pour comprendre une situation. 
  4. En tout temps, elle garde une approche respectueuse. 
  5. Son impressionnant réseau. À maintes reprises, Mme Paradis met en contact les gens qui ont besoin de l’un ou de l’autre. 
  6. Elle gère la CCVD comme une entreprise privée, avec transparence, intégrité et honnêteté.