Les conséquences du harcèlement psychologique pour les différents acteurs en milieu de travail

Pour une entreprise, il est important de connaître les répercussions pouvant découler de situations de harcèlement puisque celles-ci peuvent engendrer des conséquences néfastes sur les victimes de harcèlement, les présumés harceleurs, les témoins de tels comportements ainsi que sur l’organisation elle-même.

Des auteurs en provenance de l’Institut national de santé publique du Québec et de l’Université d’Ottawa ont récemment publié un article sur les risques psychosociaux du travail, lequel aborde notamment les conséquences du harcèlement psychologique sur différents acteurs en milieu de travail¹. Dans la présente capsule, nous traitons de certains passages de cet article qui se veulent fort intéressants sur les potentielles conséquences du harcèlement en milieu de travail.

Conséquences pour les victimes

Il n’est pas contesté que les victimes de harcèlement au travail subissent des répercussions sur leur état de santé. Parmi ces conséquences se retrouvent les risques de : dépression, détresse psychologique, syndrome de stress post-traumatique, troubles du sommeil ou fatigue chronique, troubles musculosquelettiques, perception négative de l’état de santé, consommation de psychotropes, maladies cardiovasculaires.

Le Bureau international du travail (« BIT ») a également publié un rapport d’expert faisant état d’autres conséquences sur la santé des victimes telles que l’irritabilité, l’anxiété, la baisse d’estime de soi, des céphalées et des nausées².

Cependant, selon le BIT, d’autres conséquences, se rapportant davantage au plan professionnel peuvent également survenir telles que du présentéisme maladie (c’est-à-dire, le fait de se présenter au travail même en étant malade), l’absentéisme maladie, quitter l’entreprise ou avoir l’intention de le faire et enfin des accidents de travail.

Conséquences pour les auteurs

Alors que les conséquences pour les victimes sont souvent en lien avec l’état de santé, pour les auteurs de tels comportements harcelants, il s’agit souvent de conséquences relatives à leur emploi. En effet, si une plainte pour harcèlement s’avère fondée, la sanction appliquée par les tribunaux peut aller jusqu’au congédiement.

Conséquence pour les témoins

Toujours selon le BIT, les situations de harcèlement psychologique au travail peuvent engendrer des conséquences pour les collègues, témoins du harcèlement. Parmi celles-ci, nous retrouvons la perte de motivation au travail, le déni ou l’auto-accusation, l’aggravation du stress, les conflits entre collègues, le sentiment d’impuissance et le ressentiment envers l’entreprise³.

Conséquence pour l’organisation

Enfin, mises à part les conséquences liées à l’imposition de sanctions par un tribunal ou un arbitre de grief, d’autres conséquences découlant de situations de harcèlement peuvent affecter une organisation. Entre autres, les situations de harcèlement sont souvent associées à une dégradation générale du climat de travail. Dans le même ordre d’idées, et toujours selon le BIT⁴, ces situations engendrent des coûts directs et indirects importants pour une organisation dont notamment :

• les coûts liés à l’absentéisme maladie;
• les coûts liés au présentéisme maladie (perte de productivité);
• les coûts liés au renouvellement des effectifs et au recrutement;
• les coûts liés aux procédures judiciaires et aux indemnisations;
• les répercussions pouvant nuire à la réputation, à l’image et à la compétitivité de l’entreprise.