Cordé Électrique : Un engagement pour la diversité récompensé
Depuis que Cordé Électrique, installée à Maricourt, a recruté ses premiers travailleurs issus de l’immigration, en 2016, beaucoup de choses ont été réalisées par cette PME avant d’obtenir le prix Mauricie Pollack, le 18 octobre 2021. Mylène Méthé, Coordonnatrice Capital Humain chez Cordé Électrique, nous explique que les premières personnes immigrantes ont été recrutés au moment où l’entreprise a ouvert une nouvelle une usine à Sherbrooke.
Trouver des travailleurs pour cette nouvelle usine a permis aux gestionnaires de l’entreprise de découvrir un bassin de main-d’œuvre totalement différent de celui de Maricourt, où se trouve le siège social et surtout plus diversifié. Dans cette petite commune rurale à une quarantaine de kilomètres de Sherbrooke la main-d’œuvre immigrante était quasiment inexistante.
Face à ce nouveau défi, l’entreprise souhaitait se donner les moyens pour réaliser ses recrutements et c’est ainsi, que la Présidente directrice générale de Cordé Électrique, Mme Lise Deziel, s’est tournée vers l’organisme Actions Interculturelles, qui est devenu avec le temps un des plus importants partenaires de l’entreprise.
Actions Interculturelles a accompagné la PME dans tous les processus de recrutement de personnes immigrantes et même dans les processus d’intégration des nouveaux employés. Selon Mylene Méthé, entre 2018 et 2019, « nous avons embauché plusieurs personnes immigrantes dans un court délai. C’était la première vague à Sherbrooke, qui a été suivie par d’autres, avec toujours l’aide et l’accompagnement d’Actions Interculturelles. » L’organisme, qui a toujours su répondre aux besoins de l’entreprise, est devenu un allié incontournable.
Ouverture sur la diversité
À la question de savoir ce qui a changé dans leurs pratiques pour intégrer les personnes immigrantes, Mme Méthé explique : « Nous avons changé nos méthodes d’affichage des emplois. En plus des supports habituels, nous avons, aussi, sollicités des organismes, qui travaillent souvent avec les minorités, qu’elles soient ethnoculturelles ou autres, comme les personnes avec un handicap. En raison de la nature des emplois qui existent chez nous, il n’est pas facile de trouver une place à une personne avec un handicap, mais ceci ne nous a pas empêché d’en embaucher quelques-uns dans des postes adaptés à leur situation. »
Pour Cordé Électrique, l’ouverture de l’usine de Sherbrooke a été aussi l’occasion de s’ouvrir davantage sur la diversité et de recruter des personnes issues des minorités et de réaliser un taux de rétention appréciable. « Nous avons une petite équipe d’une vingtaine de personnes à Sherbrooke et depuis 2017, on a gardé beaucoup de monde, il y a eu peu de départs. Il y a une bonne ambiance de travail et les gens s’entendent bien entre eux, même s’ils sont de nationalités et d’origines différentes », nous dit Mme Mylene Méthé.
Durant les années 2017 et 2018, l’entreprise a recruté beaucoup de travailleurs d’origine afghane à Sherbrooke, un Algérien et un Libanais à Maricourt. Depuis 2018, nous avons acquis l’habitude de nous tourner vers les personnes immigrantes dans notre processus de recrutement.
Afin d’accommoder certains de leurs employés et de leur permettre de se sentir intégrés, les gestionnaires de l’entreprise ont mis en place certaines pratiques, qui ont fini par évoluer au fil du temps et au gré des besoins des employés. Ainsi, afin de contourner l’incapacité de certains à comprendre le français ou l’anglais, l’entreprise a eu l’idée ingénieuse de communiquer avec des illustrations. C’est ainsi que toutes les instructions de travail comportent des schémas ou des images explicatives.
Trouver des compromis
Dans le même ordre d’idée, les employés qui devaient suivre des cours de francisation ont été regroupés dans une équipe du soir à Sherbrooke, afin de leur laisser les matinées libres pour les cours. À ceci s’ajoute le fait que des travailleurs sont transportés par l’entreprise de Sherbrooke pour travailler à l’usine de Maricourt, afin de leur permettre de travailler sur des machines inexistantes à Sherbrooke et ainsi leur offrir la possibilité d’évoluer et de développer leurs compétences.
On comprend ainsi ce qui fait la force de cette entreprise dans la gestion de la diversité, et qui lui a valu d’être finaliste en 2019 du prix Maurice Pollack et d’enfin le gagner en 2021. Cordé Électrique a su adapter ses activités sociales, ajuster ses règlements et processus internes aux spécificités de son personnel.
« Il fallait trouver des solutions et adapter nos règles de sécurité, par exemple, lorsqu’on a été face à la problématique de certaines tenues vestimentaires. Il y a des solutions à tout, il suffit juste de le vouloir et tenter de s’adapter aux différentes situations qu’on peut rencontrer lorsqu’on embauche des personnes issues des minorités. Les compromis sont toujours possibles », affirme Mme Méthé.
Pour Cordé Électrique, accommoder les employés, c’est avant tout, chercher à répondre à leurs besoins et trouver des solutions à leurs contraintes, afin de leur donner plus de perspectives pour qu’ils se sentent importants pour l’entreprise et ainsi leur donner les moyens d’évoluer. Vu l’importance des activités sociales pour une meilleure intégration des travailleurs et travailleuses, l’organisation a pris davantage l’habitude de prendre en considération les spécificités culturelles lors des activités sociales.
Les bonnes pratiques mises en place chez Cordé Électrique
- Adapter les heures de travail pour permettre aux employés de suivre des cours de francisation
- Utiliser des moyens de communication adaptés pour les travailleurs qui ne maitrisent pas la langue française ou anglaise, avec des illustrations et des schémas
- Ajuster certaines règles internes pour permettre à des employées de garder certaines habitudes vestimentaires, comme le port du foulard dans les ateliers.
- Écouter les travailleurs issus des minorités et comprendre leurs besoins, afin de leur montrer qu’ils sont importants pour l’entreprise